概要 |
Le peuple russe vit-il une vie organique et créatrice? Berdiaev considère la société russe comme foncièrement malade à cause de l'absence de l'unité organique. Le pouvoir d'Etat historique en Russie s...ervit les instincts de la classe dirigeante, se détacha du peuple, de sorte que la société russe contestataire, représentée par l'intelliguentsia, tourna le dos à l'Etat russe et en arriva à voir sa raison d'être dans cette désobéissance même. L'intelliguentsia russe ne s'aperçut pas qu'elle avait tourné le dos non seulement à l'Etat mais aussi au peuple russe en tant que corps organique. La notion de peuple comme unité organique, comme nation, n'a jamais été conçue par l'intelliguentsia. Le peuple en tant que corps organique secret est une réalité mystique. Empoisonnée par le nominalisme positiviste, l'intelliguentsia a nié cette réalité mystique, ce qui lui a suscité Le désir ardent de l'union avec le peuple. Elle n'a trouvé d'autre voie que de prendre sous le nom du peuple quelque couche sociale particulière, paysans ou ouvriers, et de l'idéaliser telle quelle. Mais L'absolutisation d'une couche sociale particulière comme peuple est diamétralement opposée à la découverte du peuple comme porteur de l'idée organique. On ne peut compter sur aucune couche sociale particulière. Le salut ne se trouve qu'audessus de tous les conflits de classes sociales. La couche sociale appelée habituellement intelliguentsia s'oppose au peuple, mais elle n'est pas non plus un groupe de génies et de talents. Elle est incapable de comprendre la soif religieuse du peuple exprimée par les génies dans la littérature et la philosophie russes. Elle s'oppose donc aussi bien au peuple qu'aux génies. Or ce sont les génies et le peuple qui créent I'histoire et la culture, et il n'y a aucune contradiction entre eux. L'intelliguentsia russe est un produit typique de I'histoire inorganique russe. En s'intégrant au peuple, elle doit faire recouvrer le charactère organique au peuple. Berdiaev n'est ni constitutionnaliste, ni démocrate, mais dans la politique réelle il reconnaît la vérité relative du constitutionnalisme et de la démocratie. Certes, il exprime l'idée de la théocratie idéale, c.-à-d. de la réalité sociale religieuse, mais c'est un idéal sur la façon religieuse de s'unir des hommes. On ne peut pas l'attacher à rien de concrètement sociale. Il est un maximalisme dangereux d'espérer la réalisation du royaume de Dieu sur la terre sous une forme concrète et sociale. C'est à cause de cela qu'il soutient le parti constitutionnel-démocrate (Kadet), tout en s'apercevant du danger de ce parti : l'idolâtrie de la "constitution" tout à fait comme les idolâtries de la "révolution" et de l' "Etat".続きを見る
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