概要 |
Nicolas Berdiaev réinterprète l'androgyne platonicien sur la base du christianisme. II assimile l'androgyne à l'homme immaculé avant la chute originelle. C'est la sophiologie de Jacob Boehme qui a inf...luencé profondément Berdiaev dans son androgynisme. Créé comme image et ressemblance de Dieu, Adam était jeune homme et jeune fille sous un m'$me aspect. Par son désir il découvrit la femme. Boehme fait une distinction entre la vierge et la femme. La vierge était la virginité éternelle de l'homme, la sagesse divine, la Sophia du premier Adam, perdue par lui dans la chute originelle. La différenciation entre élément masculin et élément féminim est le résultat de la chute cosmique de l'androgyne. L'apparition de la sexualité dans le monde est ainsi liée à la chute de l'homme. La sexualité différenciée est la source aussi bien de la discorde mondiale que de l'aspiration déséspérée à l'union, à l'intégralité. La femme est la porteuse de la sexualité dans le monde. Attaché à l'impulsion sexuelle vis-à-vis de 1'Eve génératrice, Adam devient l'esclave de la nature. Le génie de l'espèce domine l'homme à travers la femme. L'homme ne peut plus s'enfuir de cette domination sexuelle. L'issue n'est possible que par l'arrivée du nouvel Adam qui apparait dans le monde par une féminité nouvelle. Si la domination de la nature féminine sur l'homme déchu a commencé à travers 1’Eve ancienne, la libération de cet esclavage commence à travers la Vierge Marie qui n'enfante plus par l'homme, mais par l'Esprit. C'est pourquoi Jésus-Christ, l'Homme absolu, n'a pas connu de femme et, de toute évidence, n'a pas réalisé le sacrement de mariage. Le Christ a restauré de nouveau l'aspect de l'androgyne en réunissant en soi le masculin et le féminin. Le christianisme historique adopte une attitude double vis-à-vis de l'amour sexuel. D'une part 1’Eglise considère, selon l'esprit du Nouveau Testament, l'acte séxuel comme péché et la chasteté comme idéal. D'autre part elle permet au séculier de former une famille légale, instituant le mariage légitime, car elle ne croit pas que l'homme pécheur puisse vaincre complètement l'acte sexuel. C'est une concession de la part de 1'Eglise à la force naturelle de l'espèce. De même, 1’Eglise met en avant le culte de la virginité et le rattache à celui de la Vierge Marie. Or, en faisant de l'enfantement l'unique fin susceptible de justifier le mariage, 1'Eglise subordonne cette fin à l'acte sexuel qui accompagne inéluctablement la perte de la virginité, alors que mé taphysiquement elle méprise cette perte, la considérant comme un état inférieur. Ne voyant dans l'histoire que le mélange de l'ascétisme sans chair et de l'amour impersonnel assujetti à l'espèce, Berdiaev attend une nouvelle révélation qui indiquera la troisième voie dans la vie sexuelle de l'humanité.続きを見る
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